Être la personne la plus riche de Chesnut Ridge et se sentir la plus malheureuse de la terre, n'est-ce pas risible ? 

Et pourtant, c'est ce que je ressens. Moi, Agathe Petitpas, l'héritière du Domaine Viticole "Rider's Glen", réputé dans tout le monde sim pour son formidable nectar, je ne suis pas heureuse. 

Mes parents m'ont laissé un domaine prospère à gérer, une réputation établie, une maison avec tout le confort et même un majordome aux petits soins pour moi. 

Comme je suis une Petitpas, tout le monde dans la ville me respecte. Oui, ils me respectent mais ils ne m'aiment pas. Je n'ai d'ailleurs pas d'amis. 

Peut-être que j'aurais dû finalement écouter les conseils de mes parents avant qu'ils ne prennent leur retraite et vendre le Domaine pour m'installer dans une région où je serais appréciée pour moi et non pas pour mon nom de famille. Mais non, je ne peux pas faire cela, ma fierté en prendrait un coup. Et puis, c'est quand même l'héritage de mon père et de mon grand-père que j'ai entre les mains. Je ne vais pas le laisser à n'importe qui ! 

C'est pour ça que j'ai décidé de me mettre sérieusement à la fabrication du nectar, moi aussi. Ce n'est pas parce que je suis une femme que je ne peux pas faire aussi bien que les hommes qui m'ont précédé. Il me faut juste un peu de temps et de pratique. 

Et j'ai également décidé d'adopter un chat, un chaton plus précisemment. Cela suffit comme cela la solitude. Elle s'appelle Nuage et elle m'apporte beaucoup de bonheur. La maison est enfin un peu plus animée maintenant. 

Mais, je vous avoue que j'ai menti en disant que je n'ai pas d'ami. Enfin, ami est-ce le terme ? C'est plus qu'une connaissance en tout cas. Il s'agit de Jay Sarren, l'éleveur de chevaux de la région et également tributaire des Plénozas d'Oasis Spring. Il s'agit d'un petit neveu, je crois. Mais bon, cela n'a pas d'importance. Tout ça pour dire que Jay est bien plus seul que moi, ici. Je sais bien qu'il ne vit que pour ses chevaux et que les relations sociales sont loin d'être son fort, mais quand même, les gens d'ici sont très obtus quand on ne leur ressemble pas... 

Et puis, il est tellement gentil de danser avec moi la danse des cowsim alors qu'il déteste ça. Oui, c'est vraiment un gentil garçon. Peut-être un peu trop dans son monde mais on ne peut pas être parfait. 

J'ai oublié Antonio... Antonio aurait pu être  mon ami, s'il n'y avait pas eu son frère... Malgré ma froideur, il s'entête à venir me voir... 

"- Agathe... Combien de temps encore vas-tu m'ignorer ? 

- Antonio... Je n'ai rien contre toi mais je ne veux plus rien avoir à faire avec la famille Lothario.

- Bon sang, Agathe ! Je ne suis pas mon frère ! Je n'ai jamais été comme mon frère !

- ... Sais-tu comme je me suis sentie humiliée quand Don m'a abandonné au pied de l'autel ? Tout ça pour partir en quatimini avec Nina Caliente, sa maîtresse. Maîtresse qu'il n'a jamais cessé de voir alors qu'il me fréquentait... Tout le monde savait et personne n'a rien dit. Je l'aimais, je l'aimais tellement. Je croyais en ses promesses... Et voilà à quoi cela m'a servi... Je ne veux pas te voir pour l'instant Antonio... Laisse-moi s'il te plaît... 

Et il est parti.

Finalement, je ne suis pas très honnête avec vous, chers lecteurs. Si je suis seule, ce n'est pas parce que personne veut me connaître, c'est parce que je ne veux plus faire entrer quelqu'un dans ma vie, lui donner mon entière confiance, confiance qui sera finalement piétinée de la plus atroce des façons. Jamais plus je n'aimerais. 

 

Mais cette façon de penser, c'était avant. Avant qu'une nouvelle personne n'arrive à Chesnut Ridge. Une jeune demoiselle prénommée Aliénor. 

Quand je l'ai vue, devant l'entrée du dancing, toute craintive et timide, cela m'a émue et j'ai décidé de faire un pas vers elle, malgré tout ce que cela me coûtait. 

Et je ne le regrette pas. Aliénor est vraiment une belle personne. Et je peux dire maintenant que c'est mon amie. Oui, j'ai enfin une amie. 

Elle m'a redonné le goût de la sociabilité et j'ai décidé de faire un effort pour les gens de la ville. J'ai enfin organisé un dîner, comme mes parents autrefois, avec les notables du coin. Mais pas que les notables. J'ai également invité Aliénor et Jay, parce que je ne pouvais pas les laisser de côté. Et puis, ces deux-là, c'est d'une telle évidence leur amour, c'est si beau et je suis bien fière d'en être un peu pour quelque chose... 

Bon, j'ai invité Antonio aussi parce que je suis une femme polie et qu'il fait partie d'une famille très influente, après la mienne. 

Le repas a été un succès. Je pense que tout le monde a passé un bon moment. 

Les bouteilles de nectar ont été appréciées, peut-être un peu trop, car j'ai demandé à Antonio de rester un peu plus longtemps après le dîner. Fichu charme des Lothario. Mais que c'était agréable de se sentir de nouveau désirée. Je ne regrette rien. 

Enfin, je ne regrette rien... Jusqu'à ce matin et le résultat de ce fichu test de grossesse !

Qu'est-ce que je vais faire, par le Saint-Lama ?!!

 

A suivre... 

C'est par une froide matinée de fin d'hiver qu'Aliénor Ravenovitch arriva à Chestnut Ridge. Un viel oncle, qu'elle n'avait guère connue, venait de lui léguer une modeste ferme dans cette petite contrée de l'ouest. 

C'était un dépaysement total pour la jeune femme qui venait de Henford-on-Bagley. Mais c'était également une seconde chance qui lui était accordée, bien qu'elle n'en voyait pas pour le moment tous les avantages. 

La jeune femme avait perdu ses parents très jeune et avait été balloté de foyer en foyer avec plus ou moins de bonheur. Elle n'avait jamais été maltraité, mais elle n'avait jamais recu beaucoup d'affection non plus. Son voeu le plus cher aurait été d'être intégrée dans une des familles qui l'avait accueillie. Mais personne n'avait voulu d'elle. 

Pour autant, malgré tout cela, Aliénor était volontaire et le travail difficile ne lui faisait pas peur et c'est avec enthousiasme qu'elle s'occupa du minuscule troupeau de mouton de son oncle défunt. 

 Et c'est avec un grand sourire qu'elle se décida à faire connaissance de ses voisins au bar du coin. Grand sourire qui ne tarda pas à disparaître lorsque personne ne voulut lui parler ni danser avec elle sur la piste de danse... 

 Aliénor ravala sa tristesse et revint dans sa petite maison panser son coeur blessé.

Mais le lendemain, alors qu'elle hésitait à entrer de nouveau sur la piste de danse ; elle ne pouvait supporter d'être ignorée une seconde fois ; une voix se fit soudain entendre à côté d'elle. 

- Bonjour ! Je crois que vous êtes la petite nouvelle installée dans la maison du vieux Ravenovitch, non ? 

Aliénor se retourna et rencontra le regard bienveillant d'une jeune femme. Jeune femme qui révéla bien vite son identité : elle s'appelait Agathe Petitpas et était une des notables de la ville, si ce n'est la plus importante. 

Bien vite, Agathe entraina Aliénor sur la piste de danse pour un duo enthousiaste et expressif. 

Après cela, Agathe ne la quitta plus de la soirée et elle se retrouvèrent bientôt dans un coin du dancing pour bavarder en toute tranquillité, comme deux vieilles amies de longue date. Si au début Aliénor fut un peu intimidée et n'osa guère dire plus que le strict nécessaire, elle se rendit compte bien vite que son interlocutrice n'était que gentillesse et bonté et ne cherchait absolument pas à la mettre en défaut. Elle fut par contre suprise quand Agathe lâcha un petit rire tout en la regardant. 

- Pardon, Aliénor. Ce n'est pas de vous que je riais. Vous me rappelez juste un ami qui est lui aussi très peu à l'aise au milieu de la foule. Bien qu'il fasse des efforts ces derniers temps quand même. D'ailleurs, il devrait venir ici ce soir. Je vous présenterais si cela ne vous dérange pas. 

Et effectivement, une demi-heure plus tard, la connaissance d'Agathe arriva. Il s'agissait de Jay Sarren, un jeune éleveur de chevaux parent d'une des vieilles familles de la région. Il salua Agathe avec cordialité puis son regard accrocha celui d'Aliénor. Plus rien d'autre n'exista alors. 

Est-ce cela le coup de foudre ? Il semblerait que oui. 

Aliénor et Jay ne se connaissaient pas et pourtant dès que leurs yeux s'étaient croisés plus rien d'autre ne comptait. Agathe fut suprise puis amusée lorsque Jay invita la jeune femme à danser un slow sur la piste de danse, lui qui n'avait jamais dansé depuis qu'il vivait ici. Mais en les voyant tous les deux, elle eut un soupir. L'amour, décidemment, faisait des miracles. Quel dommage que cela n'ait pas marché pour elle (mais chut, Agathe, ce n'est pas encore l'heure de raconter ton histoire...)

La soirée eut quand même une fin et Aliénor revint chez elle, sur un petit nuage. Et pourtant, le lendemain, il fallut bien redescendre sur terre et s'occuper de ses corvées quotidiennes. Ses moutons n'allaient pas se tondre tous seuls. Elle n'était certes pas très riche mais elle avait un toit au-dessus d'elle, à manger et peut-être l'espoir de quelque chose de merveilleux dans les jours à venir. 

 

La dernière journée de l'hiver, la jeune femme décida d'inviter Agathe et Jay pour fêter le passage à la nouvelle année. Cela serait très simple car elle n'avait guère les moyens de mettre les petits plats dans les grands mais cela serait surtout un moment à passer en agréable compagnie. 

Agathe fut enchantée  et vint donc comme prévu. Ce ne fut pas le cas de Jay qui lui déclina son invitation. Aliénor en fut fort peinée et s'en ouvrit à Agathe. 

- Jay n'a pas l'habitude de recevoir des invitations, en fait. C'est même tout le contraire. Oui, parfois ils peuvent être un peu obtus par ici. Je crois que Jay a eu peur... Ce que tu peux faire par contre, c'est d'aller le voir chez lui. Sa porte est toujours ouverte. 

Aliénor remercia Agathe et se promit intérieurement d'aller voir ce jeune homme qui l'intriguait tellement. Elle apprécia le reste de sa soirée avec celle qui était devenue son amie. 

 

Quelques jours plus tard, Aliénor, qui n'avait pas oublié le conseil d'Agathe, se mit à tricoter une paire de chaussettes. Paire de chaussettes qu'elle offrirait à Jay quand elle irait le voir. Ce n'était certes pas le cadeau le plus glamour mais c'était le seul qu'elle pouvait lui offrir à l'heure actuelle. Et puis, c'était utile une paire de chaussette en laine de mouton quand on passait son temps dehors l'hiver, les pieds dans la neige, à s'occuper des chevaux. 

Et ainsi fut donc fait. Aliénor se rendit sur la propriété du jeune homme et lui offrit son petit présent. Présent qui fut accepté avec beaucoup de suprise. 

- Un cadeau pour moi ? Vous êtes sûre, Mademoiselle Aliénor ? Mais pourquoi ? 

-... Eh bien, parce que je vous apprécie beaucoup, Monsieur Jay. Et que vous êtes une des seules personnes à s'être montré gentil à mon égard.. Et puis, ce n'est qu'un petit cadeau vous savez... 

- ... Ce n'est pas rien, en fait. C'est la première fois qu'on m'offre un cadeau désintéressé... Vous êtes si pleine de bonté et si belle... Je vous aime, Mademoiselle Aliénor... 

Et, sans plus de façon, Jay embrassa Aliénor sur les lèvres. Cétait leur premier baiser à tous les deux... 

 

A suivre... 

 

 

 

J'avais dit que je ne posterais plus rien sur ce sujet mais bon, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis . 

 

Alors, en premier lieu, je vais réviser pour passer un concours administratif l'année prochaine. J'ai eu de meilleures nouvelles au niveau de mon travail. Mais j'ai aussi envie de voir si je peux aller ailleurs tant que je suis encore "employable" (vous me direz, avec la réforme de la retraite va falloir travailler encore longtemps... )

 

- Je tente de nouveau le concours Rageot 2023. Je vais modifier l'idée d'histoire que j'avais présentée l'année dernière et puis on verra bien. J'y crois moins que l'année dernière et je vais prendre tout cela avec beaucoup de recul. (et au pire j'en ferais une histoire sim )

 

 

 

- Je vais continuer la rédaction et les post de l'Autre. Que j'arrive enfin au bout de cette histoire et que vous puissiez enfin découvrir le destin d'Aliénor (même si bon, je serais triste quand cela sera fini ). C'est vraiment mon "bébé", cette histoire. J'ai du mal à la lâcher (bon, j'ai aussi l'histoire plus littéraire mais ça c'est pour l'année prochaine). 

(actuellement ils sont en pleine discussion ^^)

 

Et puis, je pense que cela sera à peu près tout. C'est déjà pas mal je pense. Bon, il y aura aussi quelques posts sur mes scénarios, mais uniquement quand je serais décidée. Et puis sûrement quelques petits chapitres sur la découverte de la nouvelle extension "vie au ranch". 

Si déjà j'arrive à tenir ce programme, je serais contente .

 

A bientôt !

Comme le titre l'indique, je viens d'acquérir la dernière extension des sims 4 . Et quoi de mieux que de découvrir le pack avec mes sims préférés ? 

Bon, je ne sais pas si je vais tout chercher à faire toutes les fonctionnalités mais je vais au moins explorer celles qui m'ont piqué de curiosité, tel le nectar et les mini-animaux. 

En attendant, Agathe, Aliénor et Jay ont déménagé dans une première maison à Chestnut Bridge en attendant de savoir ce que je vais bien pouvoir faire d'eux. Ils ont même fait un tour dans le CAS pour l'occasion  :

 

Aliénor et Jay sont toujours collés l'un à l'autre...

 

En tout cas, ces coffures (dont une vient du jeu de base ^^) leur donne un air innocent et un peu désuet. J'aime assez (surtout les longues tresses, c'est agréable d'en avoir enfin des différentes). 

Agathe, elle, s'essaie à la danse country et découvre qu'un certain personnage est également arrivé par ici (oui, c'est l'ancien Don. Et c'est d'ailleurs le fondateur d'un legacy que j'avais commencé avec lui ^^). 

Voilà à peu près tout ce que j'ai découvert ce soir. Pas grand chose mais il y aura encore d'autres jours pour découvrir tout cela. Enfin, à condition que ma fille veuille bien me laisser la place  .

 

Et vous, l'avez vous acheté ? Qu'en pensez-vous ? 

Bonne soirée, à bientôt !

 

 

Vendredi 23 janvier 2043 – Belfast

Au petit matin, je fus réveillée par les caresses et les baisers de Will. Evidemment, ce qui n’étaient que des étreintes légères devinrent bien vite un peu plus passionnées. Et, encore une fois, Will se montra sentimental et je recueillis son murmure énamouré à mon oreille. Je ne répondis rien, préférant le serrer un peu plus fort contre moi et me laisser emporter par la jouissance. Il ne s’offusqua point de mon silence, préférant m’embrasser sur la tempe avec un sourire charmeur. Puis, il se leva du lit et sortit de la pièce pour préparer le café.

Je me levais moi aussi et je partis dans la salle de bain pour prendre rapidement une douche et m’habiller. En me voyant revenir, avec mon sweat et ma veste sur le dos, Will eut une grimace de contrariété.

- Tu pouvais rester un peu plus ici, tu sais. Tu aurais ainsi pu voir comment moi et mon groupe on travaille.

- Will… Nath attend les serveurs. Je ne peux pas rester trop longtemps ici.

- Il n’est pas non plus à une ou deux journées près. Franchement, j’aimerais vraiment que tu restes davantage.

- Mais enfin pourquoi ? Même si je comprends très bien ton combat, ce n’est pas le mien... Et puis, tu as bien vu que ton équipe n’est pas spécialement ravie de m’accueillir. Et assez ironiquement, la couleur blanche de ma peau ne joue pas en ma faveur.

- Tu sais, cela, ça peut s’arranger. Si je tape du poing sur la table et que je leur dis qu’on n’avancera pas sans toi, ils seront bien obligés de t’accepter.

J’eus une moue dubitative. Au vu du dernier regard que m’avait lancé Leïla, j’en étais moins sûre que lui. Mais je me tus et avalais une gorgée de café. Will but le sien aussi, tout en me regardant intensément.

- C’est étonnant… Je t’ais quand même connu bien plus combative que maintenant. A croire que tu ais peur de ton ombre.

- On le serait à moins avec ce que nous avons vécu, non ? Je n’ai jamais été Wonder Woman…

- C’est cette IA qui te fait peur ?

- Bien sûr. Qui n’en aurait pas peur ?

- Tu sais, je crois que tu n’as pas trop de soucis à te faire sur ce sujet…. Je viens d’avoir des informations outre-Atlantique ce matin, pendant que tu prenais ta douche.

- Pardon ?

Will prit son portable et ouvrit sa messagerie. Il me montra une vidéo qu’il avait reçu.

Ce n’était clairement pas du travail de pro mais on voyait que la scène se passait dans un quartier de banlieue américaine fortement dévastée. Sur les trottoirs et sur les routes, il y avait des morceaux de robots et d’androïdes abimés, complétement en morceau. Celui qui tenait le téléphone pour filmer donna un coup de pied dans un des corps robotique devant lui pour le faire rouler sur la chaussée. La vidéo s’arrêtait là. Je relevais la tête vers Will qui affichait un grand sourire.

- C’est une de mes connaissances canadiennes qui me l’a envoyé. Tu peux donc être sûre que l’information est vraie. Cette vidéo provient d’un petit groupe de personnes qui sont parvenus à franchir la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis. Ils ont filmé cela dans une petite ville du Texas et l’ont ensuite relayé partout sur le Web. Apparemment, d’après ce que j’ai pu collecter, les robots et les androïdes qui tenaient le territoire sont tous hors d’usage. Et cela serait la même chose dans d’autres villes du sud. Bon, ils ne sont pas montés beaucoup plus haut, faute de temps et de matériel, mais je trouve que c’est une très bonne nouvelle. Je pense que ton « IA consciente » n’était finalement pas si solide que ça.

Will conclut sa tirade par un petit rire. Mais je ne partageais pas sa joie. J’étais complètement estomaquée par ce que je venais de voir. Est-ce que cette histoire allait finalement se terminer ainsi ? Aussi facilement ? Est-ce que Jay avait eu... un court-circuit ? Ou une défaillance quelconque ? Ce qui voudrait dire que notre lien avait disparu et que je n’avais plus à m’en inquiéter. Mais, cela me semblait trop beau pour être vrai. L’androïde ne m’avait jamais paru vulnérable et il avait toujours été très attentif à ses forces, du peu que j’avais pu l’analyser. Cette hécatombe de robots était peut-être un plan tortueux de sa part, une façon de s’effacer pour mieux agir dans l’ombre. Je ne pouvais pas supprimer cette hypothèse. Je ne fis cependant pas part à Will de mes réflexions. Je ne tenais pas à ce qu’il sache ce qui nous rapprochait moi et Jay. A place, je préférais lui parler de mon ressenti sur la vidéo que nous venions de voir.  

- Eh bien, on ne va pas crier victoire trop vite mais j’ai l’impression que c’est quand même une bonne nouvelle. J’espère qu’on arrivera à avoir des informations supplémentaires là-dessus.

- Je suis toujours en contact avec celui qui m’a envoyé la vidéo. On devrait en savoir plus d’ici quelques jours. Mais oui, c’est une bonne nouvelle. Pour autant, la question qu’on va devoir se poser, c’est quelle puissance étrangère, quel état va prendre possession de ces territoires ? Car pour l’instant, on n’a pas retrouvé les dirigeants des Etats-Unis, que ce soit le Président ou les chefs des armées.

- Et ceux qui sont arrivés à s’enfuir ? Ils voudront peut-être retourner dans leurs pays et reprendre leur vie, comme elle était avant. Enfin, autant que faire ce peut…

- Je ne suis pas sûr que le nombre de personnes qui se soit enfuit réussisse à repeupler tous ces territoires et à remettre en marche l’économie. Et pas sûr non plus qu’on le leur permette. Si vraiment, les menaces robotiques sont écartées …

Nous nous tûmes un instant devant l’ampleur du désastre qui s’était joué il y a deux ans. Rien ne serait plus jamais comme avant après cela. Et je me sentirais toujours coupable des conséquences de mes actes en obéissant aux ordres de Jay. Mais, est-ce que qu’il m’avait vraiment laissé le choix ? D’un côté ou de l’autre, j’aurais été perdante.

Je finis ma tasse de café puis je la déposais dans l’évier. Il était temps que je commence à plier bagage. Je mis les serveurs dans un sac plastique avant de les mettre dans mon sac à dos. Ils seraient ainsi bien protégés lors de mon périple de retour. Will me regardait faire, sans un mot. Et, même s’il n’était toujours pas d’accord avec mon départ, il m’accompagna néanmoins jusqu’à l’embarcadère où je devais prendre le ferry. Mais arrivée au guichet, j’eus la mauvaise surprise de découvrir qu’il n’y aurait pas un départ avant demain matin. Cela ne m’arrangeait pas. J’aurais certes pu prendre l’avion, car il y avait toujours des vols. Mais les prix étaient vraiment trop prohibitifs, même pour moi. Je tenais à garder mes économies pour des choses bien plus importantes. Je me tournais alors vers Will qui affichait un grand sourire ravi.

- Eh bien, je crois que je vais devoir encore profiter de ton hospitalité pour cette nuit.

- Il n’y a aucun problème ma petite Allie, tu le sais bien. Puisque nous avons un peu de temps à perdre maintenant, que dirais-tu de visiter un peu la ville, avec moi ? Autant joindre l’utile à l’agréable pour une fois.

J’haussais les épaules. Cela me convenait tout à fait. Il n’était peut-être pas utile de rentrer plus tôt à l’appartement où je savais que Will se montrerait encore entreprenant, que ce soit au niveau de son envie de me voir rejoindre son groupe ou au niveau physique… Il y aurait bien assez de cette nuit…

Cette promenade se révéla très plaisante car Will fut un guide fort distrayant et drôle. Certes, la situation actuelle était plutôt difficile et tendue mais c’était agréable aussi de pouvoir souffler un peu et de se comporter, au moins pour quelques heures, comme des personnes normales.

Après avoir marché pendant un bon moment, Will et moi décidâmes de nous arrêter dans un café pour nous désaltérer. Et puis, alors que je buvais tranquillement ma boisson, je vis le visage de mon compagnon se rembrunir et arborer un air soupçonneux.

- Qu’est-ce qu’il y a, Will ? Qu’est-ce qui ne va pas ?

- L’homme qui se trouve à deux tables derrière nous… On l’a déjà croisé sur le port.

- Tu es sûr ?

- Oui… Je crois même l’avoir vu ailleurs… Nous sommes suivis…

- Mais pourquoi ?

Will ne dit rien mais leva les yeux au ciel. Je rougis quelque peu de ma bêtise. Evidemment, au vu de ce que lui et son groupe trafiquaient, il y avait de fortes chances pour qu’on se soit aperçu de certaines de leurs actions et que quelqu’un cherche à en savoir plus.

- Que faisons-nous, alors ?

- On finit tranquillement nos verres et ensuite on sort sans se presser, comme si de rien n’était. Mais on va le semer.

Et ainsi fut fait, une fois partis du café, Will me prit par la main et se mit à marcher rapidement dans les dédales des rues du centre-ville. Il tourna, d’une rue à une autre, revenant sur nos pas, puis coupant soudain dans une artère encombrée de monde pour ensuite sortir discrètement derrière un magasin, dans une ruelle un peu obscure et s’arrêta. Il jeta un coup d’œil à l’angle de la rue puis se retourna vers moi d’un air satisfait.

- Bon, je crois que cette fois-ci, on l’a semé. Nous allons quand même, par prudence, prendre un chemin détourné avant de revenir à l’appartement. Je n’ai pas envie que qui que ce soit découvre la planque de mon groupe. Allez, on y va.

Le détour que nous fit prendre Will fut assez long mais c’était également tactique car c’étaient des endroits où personne ne pouvait nous suivre sans être aussitôt remarqué. Et enfin, nous arrivâmes au pub, où Will eut quand même un regard aux alentours avant de me tendre un pouce levé, signe que c’était tranquille.

Il traversa rapidement la rue, moi à sa suite et nous montâmes à l’étage. Il eut un soupir de soulagement en voyant que rien n’avait bougé à l’entrée de son appartement et il se retourna vers moi avec un léger sourire.

- Je crois que pour le moment, nous sommes à l’abri. Maintenant, entrons, on va essayer de comprendre ce qui se passe et savoir qui était derrière l’homme qui nous suivait.

Mais, alors qu’il posait la main sur la poignée de la porte, il eut la surprise de la voir s’ouvrir toute seule. Il avait pourtant fermé à clé avant de partir.

Et puis, soudain, une voix se fit entendre à l’intérieur de l’appartement.

- eh bien, vous en avez mis du temps ! Un peu plus et j’allais vous chercher, dites donc !