Bien. Je viens d'aller sur le site de l'éditeur. Celui-ci a envoyé un mail aux personnes choisis pour le concours. Et je n'en fais donc pas partie . Je m'en doutais un peu, mais que voulez-vous, j'avais quand même un petit espoir... 

Je vais donc me morfondre pendant quelque temps (et manger des douceurs) et je reviendrais avec encore de l'optimisme. 

Puisque mon idée n'a pas été choisie, je vous livre donc le chapitre 1 en entier. Je ne vous livre pas, par contre, le synopsis car j'ai quand même dans l'idée de le proposer à d'autres maisons d'éditions, une fois que j'aurais terminé cette histoire. Pourquoi pas, après tout ? Cela ne me coûtera qu'un peu de temps et quelques mails. 

Donc, "L'Année de la Chasse au Trésor" - Chapitre 1

En ce premier jour d’été, l’humeur était au beau fixe à Puy-en-Chantel, la capitale du Royaume d’Alarinthe. Il n’y avait pas un seul nuage à l’horizon pour troubler cette journée festive et chômée. Enfin, sauf pour les artisans de bouche qui travaillaient encore plus pour satisfaire l’appétit des visiteurs qui viendraient s’assembler sur la Grande-Place lorsque serait annoncée la liste des participants à la Grande Chasse au Trésor.

C’était également le cas pour la famille Ostaride, les chocolatiers renommés de la capitale et appréciés par beaucoup de notables. Toute la famille était donc en effervescence dans la boutique pour pouvoir satisfaire les envies de gourmandises des badauds qui viendraient s’arrêter à leur étal. Enfin, toute la famille, pas tout à fait. Il y avait une personne pour qui cette agitation ne perturbait aucunement. Il s’agissait de la dernière fille de la famille, Miélène. Celle-ci préférait lire son livre d’aventures magiques, cachée dans la réserve, pendant que tout le monde s’agitait à côté. C’était pour ça, alors qu’elle était absolument captivée par l’histoire qu’elle dévorait, qu’elle ne sentit pas la légère odeur de brûlé venir jusqu’à elle. Mais la grosse voix qui se fit entendre soudain, elle, en revanche, éclata la bulle de bien-être qu’elle s’était créée.

« MIELENE OSTARIDE ! »

« Aïe… Papa… »

Miélène sortit bien vite de la réserve et vint vers son père la mine contrite. Celui-ci lui montra du doigt un plateau de petits gâteaux qu’il venait de sortir du four et qui étaient tous carbonisés. Miélène baissa encore plus la tête.

« Ta tâche, aujourd’hui, était pourtant simple, ma fille. Il s’agissait juste de vérifier la cuisson de ces gâteaux. Et tu n’as même pas été capable de le faire correctement. Ou étais-tu donc passée ? »

« Heu… Je… J’étais dans la réserve… en train de lire… »

Le visage de Johen Ostaride se fronça davantage et sa bouche se referma en un pli dur, signe de mauvais augure. Et ce n’était pas l’arrivée des frères et sœurs de Miélène dans la cuisine qui arrangea les choses.

« C’est bien là le problème, Miélène. Tu étais en train de lire ! Qu’est-ce que je t’ai déjà dit ? Chacun ici doit faire sa part de travail, du plus vieux au plus jeune. Je ne tolère pas l’oisiveté dans cette maison. Nous ne sommes pas une famille de nobles qui passe son temps à ne rien faire ! »

« Mais lire ce n’est pas rien faire ! »

« Il suffit, jeune fille ! N’aggrave pas ton cas avec des paroles inconsidérées. Nous t’avions confié un travail que tu n’as pas été capable de faire. Je pensais que tu serais plus responsable que cela à 13 ans. Mais je vois bien que non. Il me faudra en tirer les conséquences. Je ne peux donc pas te laisser venir avec nous sur la Grande Place. Tu resteras ici à garder notre boutique »

« Quoi ? Ho non, je ne pourrais pas assister à l’ouverture de la Grande Chasse au Trésor. Tu ne peux pas me faire cela, papa ! »

« Je ne reviendrai pas dessus, Miélène. En notre absence, tu garderas la boutique. Cela devrait être dans tes compétences… »

Johen lui jeta un dernier regard sévère puis sortit de la cuisine, préoccupé déjà par tout le travail qu’il y avait à faire afin d’être prêt pour l’ouverture des festivités. Les deux frères de Miélène, Javonil et Emular, la regardaient en ricanant puis sortirent eux aussi. Quant à ses deux autres sœurs, Netty et Heniette, les jumelles, elles, elles soupirèrent. Elles savaient encore une fois sur qui le travail de Miélène allait retomber. Il n’y eut que la mère, Amalia, pour se pencher sur sa fille et essuyer les larmes qui coulaient sur ses joues.

« Allons, Miélé… Ne te mets pas dans des états pareils. Ton père a raison, tu sais. Tu aurais dû faire ce qu’il t’a été demandé. Je sais bien que le métier de chocolatier ne te plaît pas outre mesure. Mais, tu te souviens du marché que nous avons passé toutes les deux ? Tu fournis un effort au moins jusqu’à la clôture de la Grande Chasse et je parlerai ensuite à ton père pour t’inscrire à l’école royale.

« Mais j’avais tellement envie d’assister aux festivités de la Grande Chasse, maman ! »

« Ce n’est que partie remise, ma chérie. Il y en aura une autre dans cinq ans. »

« Mais qui sait ce que je ferais dans cinq ans ! »

Amalia eut un bref sourire et passa une main caressante dans les cheveux bouclés de sa fille, un geste tendre depuis sa petite enfance pour la consoler.

« Ainsi va la vie ma chérie. On ne peut pas toujours faire ce que l’on veut. En attendant, tu vas devoir garder la boutique en notre absence. Ce qu’il y a de bien en cette période de fêtes, c’est que tu ne devrais pas avoir beaucoup de clients dans la boutique. Ils seront tous sur la Grande Place. Tu devrais en profiter pour laver les carreaux et enlever la poussière des étagères. Ton père appréciera l’effort et sera mieux disposé à ton égard »

Sa mère l’embrassa une dernière fois puis partit elle aussi de la cuisine. Il y eut un bref instant d’effervescence, un dernier tintinnabulement de la clochette de la porte d’entrée et ce fut le silence.

Miélène poussa un léger soupir puis épousseta sa robe qui avait pris un peu la poussière dans la réserve et entra de l’autre côté, dans la boutique. Elle se glissa derrière le comptoir pour mettre son tablier et prit un chiffon pour traquer la poussière qui se cachait sur les étagères, comme le lui avait conseillé sa maman. Miélène n’était pas une mauvaise fille, elle voulait vraiment bien faire, mais elle savait que la chocolaterie ne l’intéressait pas du tout et c’était bien là son problème. Car son père, lui, était un passionné. Il adorait son travail et sa boutique et il était fier de savoir que ses chocolats étaient dégustés dans tout le Royaume d’Alarinthe. Par conséquent, elle ne savait pas vraiment comment lui dire qu’elle ne voulait aucunement travailler dans l’une de ses succursales mais plutôt entrer dans l’école royale pour étudier l’histoire du Royaume. Et peut-être pouvoir être professeur à l’Académie Royale. Mais pour cela, elle devait avant tout se montrer de bonne composition pour que son père soit plus enclin à aller dans son sens.

Il était aux alentours de midi quand la jeune fille s’arrêta enfin. Elle eut un sourire de contentement. La boutique était maintenant bien nettoyée et une légère odeur de cire imprégnait l’air. Oui, c’était bien agréable. Et en plus, elle n’avait eu aucun client pour la déranger. Miélène pensait qu’il était temps de s’accorder une petite pause. Elle tâta sa poche et y trouva le livre qu’elle y avait rangé. Mais au moment où elle allait le sortir, la clochette de la porte d’entrée se fit entendre. Elle se retourna vivement.

Sur le seuil de la boutique se tenait un homme vêtu d’une longue robe grise rapiécée et couturée, une longue barbe noire mal peignée et un chapeau bordeaux, signe distinctif des Mages. Il pointa un doigt sur elle.

« Toi ! C’est de toi dont j’ai besoin pour participer à la Grande Chasse au Trésor ! »