Laissez-moi vous conter une histoire. Une histoire de chute mais aussi de rédemption. Laissez-moi vous conter l'histoire d'Alice Durocher. 

Alice étati une jeune fille de 18 ans qui habite Copperdale depuis sa naissance. C'était une jeune fille joyeuse et agréable, au sourire facile. Et pourquoi ne sourirait-elle pas à la vie ? Tout lui réussissait. Elle avait des parents agréables, un peu sévères certes mais toujours là pour elle. Et, elle venait de finir le lycée avec les plus hautes notes de son académie et les félicitations du Jury. Et cerise sur le gâteau de ce tableau très enviable, elle avait comme petit ami  Elliot Ember, le beau gosse populaire du lycée. 

Oui, tout aurait pu continuer ainsi mais, car il y a un mais sinon je ne raconterais pas d'histoires n'est-ce pas ? Mais, un jour, Alice se montra imprudente avec son petit ami. Enfin, il n'y a pas qu'elle qui fut imprudente dans cette histoire mais ce fut elle qui en subit le plus les conséquences... 

Donc, elle se montra un peu trop empressée à aimer Elliot. Et elle découvrit peu de temps après que cet amour avait donné un fruit. La première impression d'Alice, au delà de toute autre considération, fut la joie, une joie primale venue du ventre et du coeur. Un enfant. Elle allait avoir un enfant. 

Cette nouvelle, pour autant, ne fut guère du goût de son petit ami, qui lui n'avait aucune fibre paternelle à l'oeuvre. Ou du moins pas tout de suite. Pas avant d'avoir une place sûre dans la banque de son père, un portefeuille bien garnie, la grosse cylindrée rouge de ses rêves. Et peut-être aussi une place dans l'organisation philantrophique du Lions Club. Autant dire un enfant aux calendes grecques... D'un mot, il mis fin à son histoire avec Alice, se montrant brutal et égoïste, piétinant son coeur et ses espoirs. Adieu donc Elliott. Tu ne fus point le chevalier blanc au grand coeur... 

Mais le calvaire d'Alice ne s'arrêtait pas là. Car quand elle expliqua son état à ses parents, ceux-ci au lieu d'indiquer à leur fille qu'ils seraient là pour l'aider et l'épauler dans cette nouvelle situation, une réaction somme toute adéquate de la part de parents normaux, ceux-ci au contraire, n'hésitèrent pas à la rabaisser et la traiter de tous les noms. Trainée, catin, marie-couche-toi-là et j'en passe. En quelques minutes, son père et sa mère saccagèrent tout leurs liens qu'ils avaient construit avec elle pendant ses dix-huit années. Pour eux, la grossesse de leur fille était une faute qui allait rejaillir sur eux et leur faire éprouver la honte devant la communauté de Copperdale. Et donc, pour effacer cette faute, ils ejectèrent Alice de leur vie. 

 Alice, à dix-huit ans, enceinte, se retrouvait à la rue, sans plus aucun petit ami ni parent. 

Mais heureusement, dans toute histoire, il y a une fée. Et cette fée se présentait sous les traits de sa tante, Frida. Celle-ci, dès qu'elle eut vent de l'infortune de sa nièce, lui demanda de venir chez elle. Alice épuisa les dernières pièces de son argent de poche pour prendre le bus en direction de Moonwood Mill. 

Frida Durocher, c'était la soeur d'André, le père d'Alice. Mais elle était son exacte opposée. C'était une personne fantasque, lumineuse et généreuse. Elle a quitté la petite ville étriquée de Copperdale pour s'implanter dans le petit bourg de Moonwood Hill. Un bourg qui a sinistre réputation mais dont Frida n'a jamais pris garde. C'est le coeur un peu battant et inquiète qu'Alice rejoint la petite maisonnée de sa tante, tout à son image. 

Là, elle y retrouve les bras accueillants de Frida, qui ne juge et ne condamne pas. Peut-être un jour quand sa nièce sera plus vieille, elle lui racontera, ce qu'elle a vécu elle aussi... Mais pour l'heure, il s'agit de réconforter et de requinquer Alice, qui a vécu beaucoup d'émotions en si peu de temps. 

Après une nuit reposante, Alice était prête à écouter les conseils de sa tante. Celle-ci lui indiqua qu'elle ne pouvait guère revenir à Copperdale, au vu de la réputation qu'allait lui faire ses parents. Personne n'allait lui ouvrir sa porte. Et elle ne pouvait guère rester à Moonwood Hill, sa maison étant trop petite pour l'accueillir et les habitants... trop excentriques pour la quiètude d'une femme enceinte. Non, Frida avait une autre idée. 

"Ton avenir est dans une grande ville, ma chérie. Tu pourras briller plus facilement là-bas que de t'éteindre dans nos mornes contrées. San Myshuno est ce qui sera le mieux pour toi". 

Alice voulait bien tout ce que lui disait sa tante, mais il restait quand même point qui n'admettait aucune négociation et c'était l'argent. Elle n'en avait point. Frida eut un petit sourire et lui offrit en cadeau 300 simflouzes ainsi qu'une petite clé. Cette clé ouvrait la porte d'un appartement dans le quartier de la mode à San Myshuno. Cet endroit n'appartenait pas à Frida. Elle avait reçu cette clé quand elle en avait eu le plus besoin. Il était temps maintenant de la donner à une personne qui en éprouvait la nécessité.  Alice ne sut comment remercier sa tante de toute cette générosité. 

"Ne me remercie pas ma petite Alice. Tout ce que je souhaite pour toi c'est que tu vives une vie qui te combles, pour toi et pour ton enfant à naître" 

C'est sur ces mots que la jeune fille quitta sa tante et partit à San Myshuno, le coeur un peu plus léger. 

La voilà donc, dans la grande ville, à l'aube d'une aventure qui a déjà fait corps chez des millions de femmes. Elle a peur, peur de cette ville qu'elle ne connaît pas, de cette solitude qui l'étreint. Mais dans son coeur, il y a de l'espoir. Espérons-lui le meilleur. 

Note d'Agathe : cette année, je n'ai pas eu le coeur de vous écrire une petite histoire de noël. Je vous propose donc à la place, ce petit scénario en guise de conte de fées . On découvrira ensemble, avec Alice, la nouvelle tranche d'âge des nourrissons . A bientôt !