• Chapitre 17 : Retour dans le passé - Première partie

    Chapitre 17 : Retour dans le passé - Première partie

    Je suis donc née, ainsi que Raphaël, à la Clinique Protéria à Newborn. J’y ai également été conçu. Oui, il n’y a guère de hasard dans ma conception.

    C’est Albert Sarren, le père de Louis, qui s’est chargé de la fécondation mais aussi du changement de génome des cellules fécondées. Ceci, afin de faire naitre un petit génie.

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    Bon, cependant, il n’avait pas prévu qu’une fois dans le ventre de ma mère, les petites cellules se dédoublent en jumeaux. Comme quoi, on peut essayer de tout prévoir, la nature se charge de nous rappeler qu’elle a toujours le dernier mot. 

    Il faut savoir également que mes parents ont participé de leur plein gré à cette expérience. Ils faisaient partis de « l’Elite de Newborn » et espéraient apporter leur contribution dans l’avènement d’une humanité nouvelle qui remplacerait l’ancienne.

    Et jackpot, ils ont eu deux enfants pour le prix d’un. Mais un seul génie, on ne peut pas tout avoir. 

    Raphaël a gagné le droit d’être normal. Pas de sur intelligence ni de sous-intelligence, mais dans la norme. Et je pense toujours que c’est lui qui a le plus de chance. 

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    Moi, je suis un Monstre. A 1an, je parlais : sujet, verbe, complément. A 2 ans, je lisais des livres simples. A 4 ans, je connaissais mes quatre opérations mathématiques : addition, soustraction, multiplication et division. A 6 ans, je commençais à regarder les algorithmes informatiques. Un Monstre je vous dis.

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    Mais j’étais la plus grande fierté de Louis et Albert Sarren, les dirigeants officieux de Newborn : La famille Sarren est la tête pensante de Newborn, les Princeton, les dirigeants officiels et les Dumont, Bassington et Snool les financiers. 

    Newborn… Quelle belle ville, n’est-ce pas ? Une jolie ville du sud des Etats-Unis où il fait bon vivre. Mais si on creuse un peu, on se rend compte petit à petit qu’elle est bien loin de l’image idyllique.

    A Newborn, vous ne verrez ni amérindiens, ni noirs, ni asiatiques. A la rigueur quelques descendants russes ou irlandais. Mais ils ne sont là que pour l’entretien ou le service des « grandes maisons ». Newborn est donc raciste. Mais pas que. Elle est également élitiste et eugéniste. Pour faire plus simple, elle promeut les grands et beaux blancs aux dents blanches. A Newborn, pas d’handicapés, de perturbés ni de laideurs ou presque. 

    Voici donc le cadre dans lequel j’ai baigné depuis que je suis née. Pour être honnête, au début, cela ne me choquait pas car je ne connaissais que cette façon de penser. Et puis, Louis m’avait très fortement accaparé, depuis qu’il avait appris ma précocité. Avec la bénédiction de mes parents, bien évidemment. Sous couvert, pour les citoyens naïfs, de prendre en charge au mieux ma grande intelligence, il se servait en fait de moi. Ce n’est pas de l’esclavage mais cela n’en est pas loin… 

    Louis, à l’inverse de son père qui privilégiait l’intelligence humaine, avait toujours été fasciné par la cybernétique et l’intelligence artificielle. Il espérait arriver à construire un jour des machines assez douées pour remplacer tous les « nuisibles » de la société. En clair, des blancs riches avec leurs serviteurs mécaniques. Quel beau projet que celui-là ! Je suis sarcastique mais j’ai quand même participé à tous les projets que me demandaient Louis. Au début, pour lui faire plaisir, car oui, j’avais de l’affection pour lui et ensuite… parce qu’il ne m’a pas laissé le choix. Je ne suis pas toute blanche là-dedans, je le sais. Mais je serais prête à payer ma dette s’il le faut. Au moment voulu. 

    Donc, Louis voulait une armée de serviteur robotique et ce fut donc mon principal sujet d’étude depuis mon enfance. Mais malgré toute ma bonne volonté et celle de Jonathan (car oui, il y avait quand même un autre Doué/esclave avec moi pour tout cela), nous n’arrivions pas à des résultats très concluants. La forme humaine en robotique était quand même bien compliquée à mettre en œuvre. Du coup, Louis abandonna cette idée et se tourna vers l’informatique et le développement des programmes intelligents via sa Société Silicon Intelligence. Et, évidemment le succès fut à la hauteur de ce qu’il espérait. Il put même rencontrer d’autres personnes qui avaient les mêmes idées que lui sur l’eugénisme… 

    Moi, de mon côté, je continuais quand même mes recherches sur la cybernétique dans l’espoir d’avoir un jour un compagnon artificiel. Car je crevais d’ennui. J’étais une enfant dans un monde d’adultes, même si ma douance m’éloignait quand même quelque peu de mes semblables. Pour autant, j’avais besoin de lien social et parfois, aussi, de réagir comme une enfant.

    Bien sûr, j’avais mon jumeau, mon frère, mais il n’était pas souvent avec moi et il avait aussi ses amis de l’école. Et puis, il faut bien l’avouer, Raphaël préférait jouer avec ses camarades plutôt qu’avec moi, car j’étais quand même difficile à suivre. Même s’il m’aimait beaucoup.

    Donc, c’est pour ça que je me tournais vers mes petits projets, quand Louis me laissait un peu de temps. D’ailleurs, ce temps « libre » n’était pas spécialement gratuit. Je savais que mes recherches personnelles l’intéresseraient tôt ou tard. Au moins, cela me procurait un dérivatif et cela me permettait d’oublier ma solitude.

     Et puis, un jour, alors que j’assistais encore une fois au « conseil des Sages », une nouvelle me fit dresser l’oreille. C’est Gontran, le père de notre maire actuel qui vint finalement mettre un terme à ma solitude lors de leurs échanges : 

    - Louis, est-ce que tu ne pourrais pas faire quelque chose pour la famille Orpheline ? La mère en est à son cinquième enfant. Et encore une fille…

    - Gontran, que veux-tu que je fasse ? Je ne peux quand même pas les noyer dans la rivière.

    - Pourquoi ne pas la faire stériliser à la Clinique Protéria ? C’est bien ce que nous avions fait pour Célina Delpovani, non ?

    - Certes, certes. Mais si des choses se sont faites il y a quelques décennies, c’est maintenant un peu plus compliqué ou alors, il faut agir de façon vraiment discrète. La seule chose à notre portée serait d’expulser la famille. Mais réfléchis bien, Gontran. La famille Orpheline est quand même très utile pour notre ville. Les filles grandiront et feront de très bonnes employées. Et puis, ce sont des gens calmes et qui savent où sont leurs intérêts. 

    Ce qu’il oubliait de dire, ce cher Louis, c’est que Madame Orpheline était aussi sa maîtresse. Cela l’aurait grandement dérangé de la voir quitter la ville. Je n’ai jamais su cependant, s’il était le père d’un des enfants. Mais revenons à nos moutons… 

    - Bon d’accord, Louis, je laisse la famille Orpheline tranquille…. Ah sinon… Ma femme qui dirige l’école primaire m’a fait part d’une enfant un peu bizarre, la petite Raven, tu sais ceux qui sont arrivés dernièrement ici.

    - Bizarrement ? C’est-à-dire ? C’est une attardée mentale ? 

    A ces mots les autres membres grimacèrent de dégoût. Mais Gontran eut un petit sourire vers Louis. 

    - Ho non, au contraire. Ma femme pense que c’est une Douée.

    - Une Douée ? Ici, à Newborn, sans être sortie de la clinique ? C’est étonnant...

    - La petite fait partie de la famille qui est arrivée ici il n’y a pas très longtemps. Nous n’avons pas encore trop eu le temps de les étudier. Mais bon, apparemment, d’après ma belle-sœur, Karine Raven, la mère de famille, serait une très bonne coach sportive.

    - Nous allons faire une petite enquête sur eux, Gontran. Si la petite est une Douée, une vraie Douée, il faudra que je la rencontre… 

    Toute cette histoire n’était pas tombée dans l’oreille d’une sourde, et j’avais moi aussi envie de rencontrer cette Aliénor. Déjà le prénom me plaisait. C’était bon signe.

    Et, ce samedi-là, aidé de mon frère, je mis tout en œuvre pour la rencontrer. Moi qui d’habitude avait horreur de la foule et de sortir en dehors de la demeure de mes parents ou de celle de Louis, je parcourus la bibliothèque, le musée et enfin le parc de la ville. Ce fut là que je la rencontrais, assise sur un banc et l’air bien esseulée. Une petite fille un peu enrobée, de grosses lunettes, une tresse rousse et une mine navrée. Voilà donc le premier portrait d’Aliénor.

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    Je décidais de m’asseoir à côté avec Raphaël et d’amorcer la conversation sur un thème qui ne manquerait pas de l’intéresser si elle était vraiment une Douée.

    Et en effet, le poisson fut ferré.

     

    Je m’arrêtais un instant dans le déchiffrage et la lecture du carnet. Déjà pour digérer tout ce que je venais d’apprendre sur Newborn et ses dirigeants. Mais aussi pour mon amie qui révélait un penchant de sa personnalité que je n’appréciais pas trop. Et, j’étais énervée de savoir qu’il n’y avait pas eu de hasard, dans quoi que ce soit, à mon arrivée à Newborn. Je poussais un grognement puis continuait ma lecture, n’oubliant pas que mon temps était compté.

     

    Je devins amie avec Aliénor et je ne tardais pas à l’appeler familièrement « Allie ». Ma rouquine préférée.

    Bien évidemment, Louis Sarren ne tarda pas à la rencontrer aussi. Au parc également.

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    En même temps, Aliénor y passait le plus clair de son temps. Donc, Louis la rencontra, vu son potentiel et l’intégra au Groupe de Haut Potentiel. Et là je rigole. Ce petit groupe n’était en fait qu’une façade. C’était juste un moyen de découvrir comment fonctionnait l’intelligence d’Aliénor et certainement pas pour qu’elle soit mieux dans sa peau. Même si au final, cela a quand même eu ce résultat. Si j’ai toujours eu des problèmes de communication et interagir avec les autres, Allie, elle, a toujours été trop naïve. La preuve, elle n’a jamais su la vérité sur le groupe ni sur l’intérêt réel de Louis à son égard. Mais soit, c’est un trait de sa personnalité.

     

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    Je grinçais de nouveau des dents. Bon sang, ce que je découvrais d’Emma ne me plaisait pas beaucoup… Quel était donc ce trait de caractère que je ne reconnaissais pas ? Je soufflais un instant, prenant corps avec ma respiration pour me détacher un peu de ces émotions négatives. Puis je repris ma lecture.

     

    Louis et Albert étaient assez étonnés par l’intelligence d’Aliénor, eux qui jusqu’à présent avaient façonnés les Doués de cette ville. Ils voulurent donc lui faire passer un scanner de son cerveau afin de voir comment elle fonctionnait. Il leur fallait maintenant trouver une raison pour lui faire passer ce scanner. Les parents d’Allie avaient sûrement leurs défauts mais pas celui de ne pas protéger leurs enfants, et surtout sa maman, qui était méfiante au possible. 

    Alors intervint le Docteur De Hermint. Gustave de son prénom. C’est lui qui me suit depuis ma naissance. Puisque je suis franche ici, sur le papier, je peux indiquer que je ne suis pas une personne très solide. Mon cerveau a besoin d’énormément d’énergie pour fonctionner et du coup, j’ai souvent des carences. Ce qui veut dire que j’ai des examens tous les mois. Avec ce cher Gustave. Dieu que je le hais. Mais j’y reviendrais. 

    Gustave, donc, trouva un prétexte quelconque pour l’emmener faire des examens à la clinique. La maman, étant plus confiante face à un Docteur, accepta donc ces examens. Mais pour mon amie ce fut une autre paire de manche. Elle ne voulait aucunement passer dans la machine.

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    Je ne sais comment elle avait deviné mais elle sentait qu’il y avait là quelque chose d’anormale. Alors, Gustave la drogua. Depuis, elle ne se souvient plus de rien. Car oui, j’étais avec elle dans la Clinique. Louis penserait que cela la calmerait d’être avec moi. Mais la pauvre, elle était tellement droguée que c’est à peine si elle a réagi quand je lui ais tenue la main. C’est peut-être mieux qu’elle ait tout oublié et ce n’est pas moi qui lui rappellerais.

    Ils l’ont eu leurs scans. Mais, pour ma part, c’était le premier accroc que j’avais de ma relation avec Louis…. 

     

    Mes mains tremblaient… Que… Quoi ? … Un scan de mon cerveau ?... Mais pourquoi ? … Allons, ce n’était pas possible. Emma affabulait.

    Et pourtant… Combien de fois, étais-je passée devant la clinique Protéria avec un vague malaise ?

    Je passais ma main sur le carnet, un peu lasse et choquée de tout ce que j’avais appris. Je relevais la tête et regardais l’heure. 23h30. Et je n’en avais lu que la moitié. Combien d’horreurs Emma allait-elle encore me raconter ? Et quels sont donc les secrets qui pesaient sur ses épaules ?

    Je rouvris le carnet et me repenchais dedans…

     

    Après ce qu’ils avaient fait à Aliénor, je commençais à rechigner sur les travaux que me demandaient Louis. Mon acte de rébellion commença par ne plus venir aux réunions de Louis à Silicon Intelligence. Je préférais rester chez moi à jouer avec mon frère ou Allie. Au début, Louis pensa que j’étais un peu lasse et fatiguée et me lâcha la bride. Mais quand au bout d’un mois je n’étais toujours pas revenue, il se fâcha et passa donc le message par ma mère.

    Une petite explication s’impose : mes parents doivent tous à la famille Sarren : leurs carrières, leurs maisons et même leurs enfants. Ils sont complètement sous leurs influences et ne leur refusent rien. Louis savait donc ce qu’il faisait en appelant ma mère. Celle-ci, bien évidemment, se mit en colère et me dit de retourner voir Louis. Et bien évidemment, j’obéis à ma mère… 

    Heureusement, à cette époque-là, Louis était intéressé par tout ce qui avait trait à l’espace, le progrès de l’homme dans la conquête spatiale ainsi que les dernières découvertes scientifiques. Aliénor était également enthousiaste là-dessus et le suivait avec joie lorsqu’il nous demandait des recherches là-dessus, lors de nos réunions sur le groupe « Haut-Potentiel ». Je pus ainsi me mettre en retrait pour un moment. Mais évidemment, tout cela ne dura pas. Je dû continuer à alimenter ses fameuses statistiques ethniques et chercher ce qui irait mieux comme technique pour stériliser le plus grand nombre « d’indésirables ».

    Je décidais alors de falsifier mes résultats afin que rien ne soit fiable ou exploitable. Mais bien évidemment, que cela ne se voit pas au premier regard. Croyais-je leurrer quelqu’un ? Moi sûrement…. Peu de temps après, Louis me convoqua dans son bureau, chez lui. 

    - Croyais-tu que nous n’allions pas nous apercevoir de ces erreurs, Emma ? Je ne sais pas ce qu’il t’arrive en ce moment mais il va falloir te ressaisir rapidement… Souhaites-tu que nous expulsions Aliénor et sa famille ? 

    Je poussais un cri. 

    - Non !  Non, ne faites pas cela…. Je… Je vais faire attention maintenant, je vous le promets.

    - Bien… Bonne fille…. Ah, au fait, tu as rendez-vous à la clinique. Gustave doit te faire une autre prise de sang. 

    J’opinais de la tête, ravie de m’en sortir à si bon compte et trottinais jusqu’à la clinique.

    Je n’aimais pas trop le Docteur De Hermint mais heureusement, la plupart du temps, les examens se passaient vite. Ce ne fut pas le cas ce jour-là.

    Après la prise de sang, le docteur me regarda de haut en bas avec un drôle d’air. 

    - Bien… Tu n’es pas loin de la puberté, maintenant Emma. On va vérifier si tout se développe correctement. Enlève ton tee-shirt. 

    J’eus un bref mouvement de recul mais il haussa un sourcil et j’obéis. Ses yeux s’abaissèrent sur ma poitrine toute plate et il se passa la langue sur les lèvres. Puis ses mains se posèrent sur mes épaules et descendirent jusqu’à ma culotte. 

    - Ce n’est pas encore ça pour tes seins mais voyons si tout se développe bien comme il faut en bas. 

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    J’eus beau me débattre et le supplier, il n’en tint pas compte. Il me retira d’un geste ma culotte, m’allongea sur la table d’examen et écarta mes cuisses. Ensuite, il s’allongea sur moi et me pénétra d’un seul coup. Je criais de douleur mais cela l’excita encore plus. Et je dus supporter, pendant ce qui me parut une éternité, son souffle sur moi et son va-et-vient dans mon intimité. Enfin, il en eut fini et je pus repartir chez moi… 

    Encore maintenant j’ai du mal à me souvenir de cette scène sans éprouver du dégoût et de la honte. Louis avait trouvé une punition bien cruelle à mon égard. Car, si ce n’était pas lui qui m’avait violé, c’était lui qui était derrière cela. Alors oui, j’étais rentrée dans le rang mais j’étais brisée. Et bien évidemment, je ne pouvais en parler à personne. Et surtout pas à Allie…

     

    Les larmes coulèrent sur mes joues. Ho Emma ! Ma pauvre Emma. Et moi qui n’avais rien vu, rien deviné de ton mal-être à ce moment-là. Quelle solitude avais-tu éprouvée…

    Je passais ma main devant mes yeux pour essuyer mes larmes puis repris encore une fois ma lecture, navrée et en colère.

     

    Après ce qui venait de se passer avec Gustave, j’avais besoin de réconfort et je passais alors plus de temps avec mon jumeau, Raphaël. Il vivait de façon si normale et si éloignée de la mienne que cela me faisait du bien de partager ces moments si innocents avec lui. Et puis, il ne refusait jamais mes câlins quand j’en avais besoin. Mais je devais être plus transparente que je ne le pensais car son regard, soucieux, se posait souvent sur moi. 

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    - Cela va bien Emma ?

    - Oui, oui, ne t’inquiètes pas. J’ai juste besoin d’un peu d’affection.

    - Hé, tu sais que je suis toujours là pour toi, hein ? 

    Je lui souris. Bien sûr qu’il serait toujours là. C’était mon frère et mon jumeau. Mais malgré tout, je ne pouvais pas tout lui dire, cela le détruirait d’une certaine façon. J’avais besoin de son innocence pour me ressourcer à ses côtés. 

    Et pour autant, je me sentais encore très seule et je n’en pouvais plus de ne pouvoir rien dire à personne. Il y avait bien Jonathan, l’autre protégé de Louis. Mais lui, il était tellement acquis à la cause des Sarren que ce n’était même pas la peine de lui parler.

    Alors, mes anciens projets me revinrent à l'esprit tandis que je regardais un film de science-fiction. Blade Runner qu’il s’appelait.

    Pour me mener à bien mes recherches, je dus en parler à Louis, car j’avais besoin de ses ressources. Il fut enchanté de mon idée et me donna accès à une pièce de sa maison pour le réaliser, ainsi que l'accès aux ordinateurs et Internet. Je pris contact avec des personnes à l'autre bout du monde qui avaient bien avancé en cybernétique depuis quelques années. 

    Bien évidemment, pour Louis cela n’était pas gratuit et je savais que ce que j’allais créer lui servirait d’une façon ou d’une autre. Mais j’aurais ce que je voulais. Et à ce moment-là, j’étais prête à pactiser avec le Diable pour avoir ce que je désirais.   

    Cela me prit du temps, je fis toutes les recherches possibles et inimaginables sur ce qui était déjà créé, sur des projets d’avant-garde et  et enfin je me mis au travail. 

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    Et, alors, que j’avais fini l’école élémentaire depuis bien longtemps (même si l'école était un non-sens pour moi, mais ma mère voulait faire « comme tout le monde ») et que j’étais au collège, mon robot humanoïde s’alluma. 

    Il était assez grossier et son visage n’était qu’un écran où s’allumaient des icônes, mais c’était ma création et peut-être, enfin, mon compagnon.Le robot tourna la tête vers moi et parla de sa voix fortement synthétique. 

    - Mademoiselle Emma, je suis à votre service. Veuillez me donner un nom s’il vous plaît. 

    Ah ! Zut ! Je n’avais pas pensé à cela… Et puis, alors que je me creusais la tête, une vieille série que je regardais étant petite me vint à l’esprit. Il y avait un majordome dans cette série qui avait toujours une solution aux problèmes de la famille et qui était d’humeur égale.  J’avais adoré ce personnage. Son prénom ferait l’affaire. 

    - Jayfred ! Je vais t’appeler Jayfred !

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 27 Septembre 2020 à 00:06

    Compliqué de commenter un tel récit.

    Je ne souhaite à cet instant qu'une seule chose, non pas que justice soit faite ou rendue ou comprendre pourquoi et comment une telle inhumanité peut exister, pourquoi et comment une telle collusion de personnes ignobles peut exister en un même endroit, non, je ne souhaite q'une chose que toute cette bande de salopards crèvent dans d'atroces souffrances, et ce sans épargner les parents.

    Pauvres enfants... 

     

      • Dimanche 27 Septembre 2020 à 10:44

        Eulaline,

        Tout d'abord, merci à toi d'avoir lu ce chapitre. Ce n'est certes pas le chapitre le plus joyeux ni le plus garant d'espoir en effet. 

        Est-ce que j'ai un peu forcé le trait ? Peut-être pas. Je suis sûre qu'il y a pire IRL et cela me désole... (bon, pas niveau SF non plus he)

        Ils sont tous coupables c'est certain d'utiliser leurs enfants pour leur idéologie nauséabonde. Emma, Raphaël en sont les principales victimes, même si pas de la même façon. Pour la petite fille, il n'y pas vraiment d'espoir pour elle, étant trop importante pour la famille Sarren. Surtout à partir du moment où elle commence à se rebeller.

        Encore un chapitre sur le passé et on en aura fini avec l'histoire d'Emma et on reviendra au présent. Mais je pense que tu vas encore un peu être en colère. 

        Et encore merci de me suivre ♥♥♥

    2
    Dimanche 27 Septembre 2020 à 10:55

    (ne me remercie pas, je lis des récits bien plus effrayants que celui-là :D)

    Si tu as le temps, j'aimerais bien un hors série sur les parents d'Emma, comprendre quelles étaient leurs motivations depuis l'intérieur de leur foyer; voir comment ils se justifient du total abandon de leurs enfants et de leur cruauté.
    J'ai appris l'importance de l'appartenance à un groupe qui donne naissance à la cruauté d'individus face à d'autres individus afin d'en tirer reconnaissance et avantages (l'Histoire en regorge, les génocides en sont l’exemple le plus parlant) mais j'aimerais bien voir le témoignage des parents qui livrent leurs propres enfants à la cruauté de ce groupe.  Qu'est-ce qu'ils en retirent qui vaille plus que la vie de leur bb?  Quel est leur ressenti?  Pourquoi une telle indifférence?

     

      • Lundi 28 Septembre 2020 à 12:06

        Eulaline,

        (oui, je me doute au vu de certains auteurs que tu lis ^^).

        Je verrais si j'ai le temps et l'inspiration concernant les parents Bassington (ou autres personnes de l'élite de la ville). 

        Tu vois ces parents je fais le parallèle avec, dans le film "La Chute", Magda Goebbels, sachant qu'ils allaient être vaincus, empoisonna tous ces enfants. Je t'avoue que c'est ce passage qui m'a le plus marqué.

        Je mets donc les parents Bassington dans le même panier : si il avait fallut tuer leurs enfants pour continuer l'idéologie eugéniste, ils n'auraient pas hésité une seule seconde.

        Je vais réfléchir, cela pourrait être intéressant en effet ;)

    3
    Mercredi 30 Septembre 2020 à 11:29

    Je me souviens qu'il y a 2-3 ans, quand j'ai débuté cette histoire, je pensais que Louis Sarren avait abusé sexuellement d'Emma, et que l'enfant de 5 ans était le fruit de ce viol (ouais, je ne pensais pas qu'Emma n'avait été violée aussi jeune ! )... Mais tu avais habilement démenti... wink2 Techniquement, il ne l'a pas effectivement violée mais c'est encore pire. Quel personnage à l'esprit tordu... et le docteur ne vaut pas mieux qui obéit aux ordres les plus immondes... Ils sont vraiment tous à gerber, parents y compris... beurk

    Le fonctionnement de Newborn me fait penser à celui du IIIe Reich : eugénisme, racisme, volonté d'avènement d'un homme nouveau... Alors je me pose une question : quand est-ce que les Ricains débarquent ?!? winktongue

    Sinon, heureuse d'apprendre le prénom en entier de Jay... Jayfred, c'était pas dans le Prince de Bel-Air ?!? ^^

    Maintenant, j'ai vraiment hâte de lire la 2è partie des souvenirs d'Emma... même si je me doute que d'autres révélations aussi révoltantes risquent de faire surface...

    ♥♥♥

      • Mercredi 30 Septembre 2020 à 13:24

        Parthenia,

        Ah non, non Stephan est bien le fils de Caroline Bassington, même si elle a dépassé l'âge d'être mère... Mais que veux-tu avec la science, on se permet tout... 

        Après, Louis n'a pas spécialement dit à Gustave de violer Emma, il lui a juste dit de lui donner une leçon pour qu'elle rentre dans le rang. Cela étant, il savait les penchants du médecin... Et oui, ce n'est pas joli-joli les dessous de Newborn.. 

        Et sinon, je te rappelle qu'ils sont aux USA, hein. Le pays de la démocratie, non ? ^^ (même si actuellement, on en doute de plus en plus, mais bref... )

        Alors, pour le prénom du robot, non j'ai inventé. Je ne connais pas le Prince de Bel-Air he.

        Et sinon, il est sexy le Jay, hein ? intello

        Je n'ai pas tout à fait fini la seconde partie, elle sera assez longue. Il y a une interrogation que vous ne saurez pas (la mort d'Emma) mais qui vous sera révélée par la suite. 

        On approche de la fin malgré tout. Cela fait bizarre ^^. 

        Merci à toi pour tes commentaires et ton enthousiasme sur cette histoire, cela fait plaisir et cela me donne envie de continuer ♥♥♥

         

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